La naissance de la commune de CAUSSE ET DIEGE par l’association de villages a été motivée par la volonté de survie et de renouveau, dans une région encline au dépeuplement.

La survie des petites communes rurales

A la fin du XIXème siècle, le constat était sévère : l’agriculture avait manqué d’initiatives et d’innovations. Elle n’avait pas su tirer profit de la révolution industrielle. Il y avait une grande disparité entre les régions. Sur le causse, les rendements étaient pauvres, faute de rénovation de l’appareil de production.

Les villages avaient subi l’exode de la jeune population vers les centres urbains et la capitale.

Ensuite, les années après guerres avaient plongé la France dans une période de pénurie.

Il faudra attendre les années 1950, pour reconstituer des réserves financières et redonner aux campagnes un renouveau, partout en Quercy et en Rouergue. Certains maires, dont Monsieur Marcel BRUEL, alors maire de Salvagnac Saint Loup, pensaient que le monde rural devait s’ouvrir vers l’extérieur ; en intégrant le tourisme à la vie locale et en s’adaptant aux activités de loisirs, les communes permettraient ainsi la modernisation du causse et la survie de leurs exploitations agricoles.

Le remembrement

Au cours des années 1950, dans le Nord de la France jusqu’à la Loire, le remembrement amène des changements notoires dans le paysage et l’économie.

C’est au début des années 1960 que les premières décisions municipales ont validé les projets de remembrement dans la région. Le programme de remembrement a été conduit par le Génie Rural à l’aide de subventions de l’Etat, de l’Europe et du Département.

Les murs, talus et des quartiers de broussailles ont été éliminés pour améliorer la voierie et le drainage. C’est ainsi qu’a été remembrée la plupart des surfaces de Loupiac (surtout dans sa partie nord) : les 1075 parcelles appartenant à 269 propriétaires ont été réduites à 636 parcelles.

Il s’en ait suivi un épierrage accru afin de valoriser les parcelles incultes du causse et augmenter la surface agricole utile (SAU). Ainsi en augmentant la surface des terres labourables, il devenait envisageable de motoriser l’agriculture.

Association de communes : naissance de CAUSSE ET DIEGE

Dans les années 1970, l’Administration favorisait le regroupement des communes en milieu rural et facilitait la modernisation sous forme de subventions, et prêts à taux faible : c’était le début des associations ou des fusions. Monsieur Marcel BRUEL propose alors la réunion des communes de LOUPIAC – SALVAGNAC SAINT LOUP et SALLES COURBATIERS et le nouveau nom de CAUSSE ET DIEGE.

En 1973, trois conseils municipaux votaient à l’unanimité l’association des communes, alors que SALLES COURBATIERS renonçait au projet.
Par arrêté préfectoral du 13 septembre 1973, naissait la nouvelle commune de CAUSSE ET DIEGE.

En dépit du refus de SALLES COURBATIERS, le nom de CAUSSE ET DIEGE resta même si la commune n’englobe pas la vallée de la Diège comme son nom l’entend.

Les moyens financiers accordés alors ont permis la réalisation de nombreux travaux comme la voierie, la piscine et l’école à Gelles.

La fusion par association de communes implique que chaque commune originelle ait conservé son état civil et son cadastre.

Vers la fusion simple

En 2011, le représentant de l’Etat, sur délibération motivée du Conseil Municipal, a supprimé l’association des communes de LOUPIAC et SALVAGNAC SAINT-LOUP avec le maintien d’une fusion simple.

Il en a résulté le transfert de l’état civil et du cadastre en l’unique mairie à LOUPIAC.

Du fait de cette association de commune, CAUSSE ET DIEGE comprend plusieurs pôles d’habitats structurés, dispersés sur le territoire et formant un patrimoine architectural riche. Il est constitué de maisons villageoises, petits châteaux, puits, lavoirs, fontaines, caselles, ….

La commune de CAUSSE ET DIEGE est riche de l’histoire de ses villages et hameaux.

Le maquis d'Ols et les combats des 24 et 25 juillet 1944

Créé en février 1944, le maquis d’Ols s’implante sur le Causse d’Ambeyrac et se fixe pour objectif prioritaire d’attaquer les lignes de transports et de communication qu’utilisent les allemands, notamment bloquer le transport du charbon de Decazeville via Capdenac, vers Paris, Toulouse, Rodez.


Le mois de juillet 1944 a été noir pour la Résistance locale qui a perdu de nombreux maquisards.

Le 21 juillet, 8 hommes du commando Hubert vont perdre la vie aux Albres. Puis, au lieu-dit « La Rivière », les nazis tuent le lieutenant Georges Billon.
Le 24 juillet, une soixantaine de résistants du deuxième détachement de la 4201ème Compagnie du Maquis d’Ols, sous l’autorité du commandant Marc, attaquent une colonne de la division blindée allemande Wilde à Frejeroques. La bataille se traduira par un bain de sang pour les maquisards.

Huit hommes : Albert Artis, Pierre Aterano, Maurice Boyer, Victor Galeas, Maurice Goetschel, Wladyslaw-Étienne Kravczyk, Jean-Émile Renous et Georges Touzé, vont y perdre leur vie.
Le lendemain, au même endroit, nouvel accrochage, et ce seront sept autres maquisards : Joseph Czajkawski, José Fernandez, Roger Gornay, Jules Guertzen, Jean Pereira, Raymond Porta, Armand Rinaldi, qui vont eux aussi être tués.
S’ajoute à cette triste liste Manuel Rodriguez, tué le 25 juillet, au pont de Toirac, et Sanibeck Thomassian à Ols.

 

Dans l’ouvrage « Le Maquis d’Ols », publié en 2004 par l’imprimerie du Bassin, F. Testas décrit le combat de Fréjeroques :

 « Une formation allemande spécialiste des expéditions contre les maquis dans le secteur : la Division Das Reich. Sa mission est de nettoyer le Lot et le Nord de l’Aveyron, Capdenac, Villefranche, Decazeville, c’est-à-dire le secteur de nos maquis. Aussitôt toutes les dispositions sont prises pour accepter le combat.

Nous prenons contact avec nos amis du Lot qui, tendront des embuscades sur les routes de Figeac, Cahors au pont de la Madeleine.[…] Le 24 juillet, la colonne allemande, forte de deux milles hommes avec blindés, est signalée dans le Lot se dirigeant vers l’Aveyron. […]

Les premiers éléments de la colonne arrivent au pont de la Madeleine. Ils sont attaqués par le maquis du Lot qui leur cause quelques pertes. Le pont qui comme convenu devait sauter n’est qu’endommagé et l’ennemi peut faire passer son infanterie avant le combat. Pour les blindés, il est obligé de faire quelques réparations. Les allemands ne tardent pas à arriver au croisement de la route Gelles-Foissac que coupe la route nationale Paris-Toulouse, où nous avons posté une embuscade de cinquante à soixante hommes armés d’une mitrailleuse, d’un F.M., de mitraillettes, de fusils, de grenades. Sa mission est d’attaquer la colonne par un feu nourri d’une à deux minutes, de décrocher ensuite. […]

L’ennemi tire avec les armes lourdes des blindés et même des pièces lourdes d’artillerie sont mises en batterie. […] Quelques uns de nos amis trouveront une mort glorieuse. […] Le lendemain midi, une seconde rencontre se produit au même endroit. Dix autres camarades périront à leur tour dans le combat.

La barbarie nazie ne connaît plus de bornes. Devant nos attaques répétées sur toutes les routes, les nazis sont fous de rage, ils s’acharnent sur nos blessés. Trois sont hissés sur les voitures que les boches ont réussi à nous prendre, arrosés d’essence et transformés en torche vivante. D’autres sont lâchement assassinés : criblent leur corps de balles, les rendent méconnaissables. […]

En 1947, une sculpture de pierre blanche, œuvre du ruthénois Bellouvel a été dressée au carrefour  de la route nationale 922 et des routes de Foissac et de Gelles.

Inaugurée par Paul Ramadier Président du Conseil, le 16 septembre 1947, elle marque le symbole de la résistance en Rouergue.

Dans son discours, Paul Ramadier faisait le rappel de ces hommes du FTP qui ont lutté jusqu’à la mort pour qu’une France plus belle sorte de ses ruines.

L’article paru sur le Villefranchois le 20 septembre 1947, rend compte de l’inauguration du Monument aux morts de la résistance par Paul Ramadier, Président du conseil.